La citadelle inca du Machu Picchu de nouveau accessible (1/4/2010)
Des centaines de touristes ont pu de nouveau accéder jeudi à la citadelle inca du Machu Picchu, fermée depuis deux mois au Pérou en raison de dégâts sur la voie ferrée menant au site. La citadelle du XVe siècle perchée à 2 500 mètres d'altitude, l'un des sites les plus visités d'Amérique latine avec deux mille deux cents touristes par jour, était inaccessible depuis fin janvier, à la suite de fortes pluies et d'éboulements qui avaient coupé la voie ferrée, utilisée par 90 % des visiteurs. La seule autre voie d'accès est le chemin de l'Inca qui nécessite quatre jours de randonnée.
Dès la fin du XIVe siècle, Machu Picchu est construite intégralement en blocs de pierre taillée, sa situation est à souligner, puisque c'est à la fois l'architecture du site et la beauté du paysage environnant qui lui donnent sa qualité singulière. Machu Pichu est composé de deux secteurs distincts : l'un agricole, l'autre urbain. Le premier comporte une succession apparemment infinie de terrasses agricoles, admirablement construites et reliées entre elles par des escaliers, dont les marches sont des pierres encastrées dans les murs de retenue, ou par des gradins en pierre qui forment des couloirs. La configuration des terrasses, connues également sous le nom de andenes (quais), s'accorde parfaitement avec celle des montagnes qui entourent le site, comme si les versants avaient été sculptés pour que le travail des hommes soit en harmonie avec la nature. Le second secteur, urbain, était nettement séparé du précédent par un grand mur périphérique. On y accédait par un beau portail en pierre à double jambage - détail typique du style architectural inca -, par lequel entraient les voyageurs en provenance de Cuzco. Dans ce secteur, 172 enceintes de différentes formes et tailles étaient reliées entre elles par 109 escaliers qui permettaient aux habitants de circuler sur des pentes extrêmement abruptes. Les enceintes étaient organisées comme autant de " quartiers ". Le dieu soleil inonde le Machu Picchu Le soleil est l'œil scrutateur de la cosmogonie inca, à la fois dieu omnipotent et principe du pouvoir de l'inca, qui est son fils. Cette mystique du soleil-dieu, largement présente dans la plupart des civilisations, est ici particulièrement prégnante. C'est le dieu-soleil qui donne vie, au sens propre comme au sens figuré, à la forêt vierge, à la forêt matricielle qui cerne le Machu Pichu. Le dieu Soleil inonde le Machu Pichu de sa force : pour comprendre ce que cette lumière apporte aux indiens terrés sur cette montagne, il faut avoir vu la table de pierre du temple du soleil attraper la première les rayons et s'éclairer seule au milieu du Machu Pichu, il faut surtout avoir vu l'ombre immense du condor (projetée sur les montagnes encerclantes par le roc sculpté protecteur de la cité) s'allonger comme celle d'un oiseau immense qui viendrait à la fois surveiller ses sujets mais aussi leur dire "n'ayez crainte, je veille sur vous". "Je veille et je surveille" voilà le credo du condor sacré et de son ombre. Le mouvement du soleil fait décrire à cette ombre gigantesque une orbite allongée sur le cercle des montagnes, un survol majestueux et magique dans les premières heures de la journée. Lorsque le soleil est apparu, c'est le temple du soleil qui a été éclairé en premier. Pour venir au Machu Pichu, les incas empruntaient un chemin tortueux dans les montagnes, tortueux mais aménagé, pavé de pierres jointes. Dans la montagne qui surplombe le Machu Pichu à l'est, le chemin de l'inca passe au point exact où arrive le soleil du matin. A cet endroit est construit un temple : c'est la Porte du Soleil. Ce n'est pas vraiment un temple, plutôt une casemate où de grands piliers encadrent le soleil levant. Source : Machu Pichu : Elías U. Mujica, Directeur de l'Institut andin d'études archéologiques (INDEA) / http://www.kafkaiens.org/10kaf/machu10.htm