Le château de Montségur
Situé dans l'Ariège, Montségur est connu pour son château qui symbolise depuis des siècles le bastion de la résistance cathare. Édifiée à 1200 m d'altitude au sommet d'un éperon rocheux nommé le "pog", émergeant des premiers contreforts des Pyrénées, cette forteresse sanctuaire donna lieu à de nombreuses légendes, devenues mythes à travers la littérature.
Légende et mystère
Montségur a longtemps été considéré comme étant le château du Graal où certaines clefs de la connaissance graalique étaient conservées par les cathares. Refuge de la hiérarchie cathare et des chevaliers languedociens mis en fuite par la Croisade et le pouvoir royal en 1243, ce château aurait abrité le fabuleux trésor des cathares dont on raconte qu'il aurait disparu la veille de la reddition afin de ne pas tomber dans les mains ennemies. Ce mythe a perduré très longtemps puisqu'en 1933, sur l'ordre de Himmler, bras droit d'Hitler et chef des SS, des scientifiques établirent un camp de recherche du Graal près de Montségur sans aucun succès.
Montségur baigne aussi dans la légende du culte solaire. L'architecture du château présente un aspect intéressant et pour le moins étrange. Ainsi, lors du solstice d'été, le château est traversé de part en part par les rayons du soleil sans compter que le donjon au nord ouest voit ses quatre archères alignées parfaitement avec le soleil. Un tel phénomène a donc laissé penser à l'existence d'un culte solaire à Montségur, conforté par le fait que le catharisme fut considéré par certains comme une religion solaire.
Le château de Montségur
Dominant le village et la vallée du même nom, son histoire suit de près celle du catharisme, religion des hérétiques dualistes qui se manifestèrent en Occident dans la seconde moitié du XIIème siècle.
C'est en 1204 que Raymond de Pareille reconstruisit ce refuge de l'Eglise cathare à l'emplacement d'une forteresse dont on ignore l'époque d'édification. Le château de Montségur abritait en 1230 une centaine d'hommes sous le commandement de Pierre Roger de Mirepoix, et, hors de ses murs, une communauté de réfugiés cathares avec son évêque, ses diacres, ses parfaits et ses parfaites. Le prestige du lieu, les pélerinages qu'il attire portent ombrage à l'Église et à la Royauté. Lorsque, en 1242, Blanche de Castille et le clergé apprennent le massacre des membres du tribunal de l'inquisition, à Avignonet, par une troupe descendue de Montségur, ils débutent un siège en juillet 1243. Après de longs mois, la forteresse rend les armes et le 16 mars 1244, sur 500 personnes, 220 cathares refusent de renoncer à leur croyance et préfèrent se jeter d'eux-mêmes dans le bûcher. Après la chute de Montségur, le roi de France attribue le château à l'un de ses lieutenants, Guy de Lévis. Remaniée dans son architecture, la forteresse sera encore occupée par une garnison royale jusqu'au traité des Pyrénées au XVIIème siècle.