Construire bio
Longtemps, la conception et l’économie de la construction ont été gouvernées par des considérations portant sur la fonctionnalité, la sécurité, le confort et le montant de l’investissement initial. Aujourd’hui, les principes du développement durable conduisent les professionnels à raisonner sur de nouveaux critères.
La Haute Qualité Environnementale est à ce jour la principale démarche visant à arbitrer entre les différentes exigences que sont : la protection de l'environnement par la réduction des nuisances et la bonne gestion des ressources naturelles, la réponse aux attentes du public en matière de confort, de sécurité et de réduction des coûts de construction et d’entretien, et l'intérêt général. Maison passive On désigne généralement par maison passive un bâtiment qui est pratiquement autonome pour ses besoins en chauffage. Il se contente des apports solaires, des apports métaboliques (habitants, machines) et d'une bonne isolation ce qui relègue le rôle du chauffage à un simple appoint. Par rapport à un bâtiment traditionnel, la « maison passive » présente bien des avantages. Elle génère de grandes économies de chauffage (besoin en chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an), offre un meilleur confort thermique et garantit une excellente qualité de l’air. Isolation thermique : emballée chaudement dans une épaisseur importante d’isolation thermique (>30cm), l'isolant peut recouvrir l'intégralité de la maison sans qu'il n'y ait de points faibles ou de ponts thermiques. Ventilation : Moyennant un échangeur de chaleur efficace, l’air frais est préchauffé par la chaleur de l’air vicié évacué sans mélanger les flux. Fenêtre : la fenêtre laisse passer le froid et le chaud, c'est le plus grand pont thermique ( d'où l'importance de fenêtre à double ou triple vitrage et orientation du vitrage). .. Le bois : matériau de référence de la qualité "environnementale" Le bois est le seul matériau courant renouvelable. Gérée de façon durable depuis environ 2 siècles, la forêt française offre à cet égard des avantages considérables. Riche de ses 16 millions d’hectares, de sa grande diversité d’essences (136 espèces végétales) parmi lesquelles les feuillus sont prédominants, de son accroissement annuel, elle constitue à la fois un puits de carbone et un précieux gisement de bois de qualité, indispensable pour de nombreuses activités économiques, à commencer par la construction. Depuis la forêt jusqu’au produit fini, intégré à la construction, le bois fixe le carbone et permet donc de lutter contre l’accroissement de l’effet de serre. Le bois contribue à la maîtrise de l’énergie Le bois consomme peu d’énergie pour sa production, sa transformation et sa mise en œuvre, ce qui participe à diminuer l’utilisation d’énergie fossile productrice de dioxyde de carbone (CO2). Le bois est un excellent isolant thermique Il conserve aussi bien la chaleur que la fraîcheur. Associé à d’autres isolants thermiques (techniques du madrier, plate-forme), il présente des qualités d’isolation thermique exceptionnelles et contribue à une économie des énergies utilisées pour le chauffage. Le bois est également un bon isolant phonique ; il atténue les bruits aériens (voix, radio, etc.). Construire en biobrique - MONOMUR Il y a quelques années, proposer un mur sans isolation était totalement iconoclaste. Aujourd'hui ce n'est plus le cas grâce à l'émergence sur le marché français du monomur -terre cuite (argile) et thermopierre(fait de sable et de chaux)-, un nouveau matériau de construction, de Haute qualité environnementale (HQE), qui révolutionne le métier de maçon et la façon d'habiter sa maison. La structure alvéolaire associée aux qualités naturelles permet de construire des murs porteurs et isolants à la fois. Les murs et l'isolation de la maison sont réalisés en une seule opération. Les deux Monomurs (terre cuite et thermopierre) affichent des performances intéressantes ; tous deux absorbent cinq fois moins d’eau que les autres types de murs ; ce qui supprime condensations et moisissures en rendant l’habitation plus saine. Véritables régulateurs naturels, ils assurent chaleur en hiver et fraîcheur en été Récupération des eaux de pluie Très répandu dans des pays comme la Belgique ou l’Allemagne, le procédé est simple : les eaux récupérées, en général par le biais de la toiture, sont stockées dans une cuve au lieu d’être rejetées vers le réseau d’assainissement. Elles servent le plus souvent pour les toilettes, l’arrosage des espaces verts, l’entretien des sols et des voiries, le lavage des véhicules et l’industrie. Récupérer les eaux de pluie est un acte à la fois écologique et économique. L'eau de pluie à l'avantage d'être non calcaire, avec elle, aucun risque d'entartrage des appareils ménagers et de la tuyauterie. La performance : Dans une région où il tombe en moyenne entre 800 et 900 millimètres de pluie par an, avec 100 m2 de toit, vous pouvez récupérer entre 80 000 et 90 000 litres d'eau de pluie. Ce volume peut couvrir jusqu'à 70 % des besoins journaliers en eau d'une famille. Cheminée plaisir ou cheminée utile ? Le bois est un combustible renouvelable car tout le CO2 émis lors de la combustion sera absorbé pendant la croissance des arbres replantés. Cheminée à foyer ouvert : Source de bonheur et d’esthétique, elle est d’abord décorative. Elle peut devenir l‘élément central de votre pièce à vivre, et habillera votre intérieur avec charme. Inconvénient majeur : la cheminée à foyer ouvert ne participe que très peu au réchauffement de la pièce avec un rendement de 20% seulement. Cheminée à foyer fermé considérées comme de véritables appareils de chauffage, propres et économes, leur rendement est supérieur à 65%. La chaleur fournie est double : la porte vitrée chauffe par rayonnement et le foyer diffuse aussi de l’air chaud par convection. Principe de fonctionnement : L’air prélevé à l’extérieur est nécessaire à la combustion et se transforme en fumée ; l’air pris dans la pièce circule autour des parois chaudes du foyer et à leur contact. L’air de combustion est évacué par le conduit de cheminée alors que l’air de convection est rejeté dans la pièce latéralement avec des grilles. Il est également possible, grâce à un kit de distribution d’air chaud de réchauffer d'autres pièces voisines. Grâce à la loi de finance 2006, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt puisque vous utiliserez une énergie renouvelable : votre appareil devra avoir un rendement supérieur à 65%. Principe d'une installation électrique sans nuisances Tout courant qui se déplace produit un champ magnétique, tout conducteur sous tension émet un champ électrique. Câble absorbant type VMVB : Les conducteurs isolés et torsadés sont gainés d’une couche de matériau noir EMC Com qui remplace la gaine de bourrage. Sur la couche absorbante, se trouve un écran réalisé par un ruban aluminium polyester en contact électrique intime avec un fil de cuivre étamé (le fil de drain). Ce fil de drain sert à la mise à la terre du blindage. On ne travaille pas sur un type de pose particulier, mais sur l’essence même du câble. Le Bio-rupteur : appareil électronique modulaire permettant, au départ du coffret de distribution électrique, de couper, d’une manière bipolaire, un circuit électrique lorsqu’il n’y a pas de consommation. Inversement, lorsque le Bio-rupteur détecte une charge telle qu’une lampe ou un appareil électroménager, il se ré-enclenche automatiquement et rétablit instantanément le 220 V du réseau. Plancher en bétons armés : parce que tout conducteur est susceptible de capter et de transmettre des ondes de haute fréquence, dans les constructions traditionnelles, on raccordera, par un fil de 6mm² mini, les barres à béton contenues dans les planchers à la terre. Vitrage isolant thermique et fenêtres intelligentes L'épaisseur des verres n'influence que la performance acoustique. Double vitrage à verre clair : vitrage constitué de 2 feuilles de verre séparées par un espace hermétique renfermant de l'air ou un autre gaz déshydraté. L'intérêt du dispositif est de bénéficier du pouvoir isolant apporté par la lame d'air ou de gaz. Double vitrage à basse émissivité : la couche basse émissivité est une couche métallique déposée sous vide. Ce vitrage à isolation renforcée (VIR)Elle bloque une partie du transfert de chaleur par rayonnement.Triple vitrage : vitrage formé de trois feuilles de verre séparant deux espaces d'air ; rarement appliqué car son épaisseur et son poids ne s'adaptent pas aux menuiseries classiques. Une variante consiste en un double vitrage avec un ou plusieurs films plastiques tendus dans l'espace d'air. Fenêtres intelligentes : prototype (DUNA-GVC) utilisant les propriétés des cristaux liquides cholestériques. La solution technique est de mettre en oeuvre un film mince placé entre les deux plaques de verre de la vitre, constitué d'une succession d'hélices à la torsion de plus en plus importante. En appliquant une tension électrique l’angle de réflexion modifie et la vitre passe de l'état transparent à un état réfléchissant la lumière. Toit végétalisé Largement utilisée en Allemagne, le système se compose d'un élément drainant installé sur l'étanchéité et d'un substrat spécifique. Le substrat est constitué d'un mélange de minéraux à pores ouverts (particules de lave, pierre ponce, zéolithe…) de granulométrie 4 à 6 mm. La couche de substrat peut varier de 6 à 9 cm, selon la pente de la toiture. Enfin les semences choisies (sedums, plantes herbacées, plantes grasses ou de rocaille...) demandent peu de soins et atteindront au maximum une hauteur de croissance de 20 cm. Cette toiture peut être installée sur une structure en béton, en acier ou en bois et offre une surface qui change d'aspect en fonction des saisons et de la floraison des végétaux. La toiture écologique s'inscrit donc dans la démarche HQE : elle offre une meilleure isolation thermique que les tuiles ou le gravier ; il fait ainsi moins chaud en été et moins froid en hiver, elle absorbe les poussières et filtre l'air. On obtient ainsi une meilleure qualité de l'air en ville, elle réduit les risques d'inondation ; un toit végétalisé retient une partie de l'eau de pluie et l'évacue par évapotranspiration, elle atténue le bruit, elle stocke du CO2, elle améliore la durée de vie du toit. Les solutions d'isolations saines Bien isoler ses espaces : Isolation des murs et des combles par l'intérieur : procédé très utilisé en France. Il faut veiller à un bon traitement des ponts thermiques. Isolation répartie : consiste à construire des murs avec des matériaux épais qui sont à la fois isolants et porteurs ( blocs en béton cellulaire et en terre cuite). Isolation du plancher : peut être réalisée par le dessus et/ou le milieu. Des matériaux sains pour bien isoler Laine de Lin : même utilisation que la laine de verre : ne se tasse pas, ne se dégrade pas avec le temps, garde ses propriétés isolantes même avec 80 % de son poids en eau. Les insectes et les rongeurs ne nidifient pas dedans et ne dégradent pas ce matériau. Laine de Chanvre : très utilisés pour le doublage des murs et cloisons ou les rampants de toiture. Imputrescibles, ils ont une texture dissuasive pour les rongeurs. Laine de Mouton : traitée contre les mites, absorbe très bien les excès d'humidité et ne se tasse pas.On peut trouver la laine de mouton sous quatre formes : en rouleaux - en plaques semi-rigides - en bandes - en vrac. Feutre de Bois : ce matériau accepte tous les revêtements : peinture, papier, chaux, enduits, terre crue et peut être facilement recouvert de bois, de Fermacell, ... excellent isolant phonique. Le liège expansé : très bon isolant thermique et phonique, 1 cm³ étant constitué d'une vingtaine de millions de cellules remplies d'air. Il est complètement imputrescible, incompressible, ce qui en fait le matériau le plus adapté pour l'isolation sous dalle, surtout au rez-de-chaussée. La Cellulose : provient du papier (journaux invendus, ...). Là ou la cellulose excelle, c'est dans sa capacité de déphasage thermique, c'est à dire dans le temps qu'elle met à transmettre une température d'un côté à l'autre de son épaisseur. Ainsi la fraîcheur de la nuit arrive en milieu de journée et réciproquement. (Il faut 80 cm de laine minérale contre 20 cm de cellulose pour le même effet). Systèmes d'éclairement et consommation d'énergie Lampe à incandescence : adaptée à toutes les pièces de la maison. C'est une lampe à filament en tungstène confiné dans une atmosphère gazeuse. Le filament devient incandescent et émet de la lumière.Une heure d'éclairage avec une lampe 100 W = 1,14 centimes d'Euros. Lampe à halogène : c'est une lampe à incandescence dont le gaz de l'ampoule contient des composés halogénés chargés de capter les ions tungstène s'échappant du filament. Les halogènes sont agréables dans les pièces à vivre comme le salon et la cuisine. Une heure d'éclairage avec une lampe de 500 W = 5,72 centimes d'Euros. Les lampes fluo-compactes et les tubes : ce sont des lampes tubulaires dont l'ampoule est tapissée de poudre fluorescente. Cette poudre est rendue lumineuse par le rayonnement ultra-violet émis par une décharge dans la vapeur de mercure contenue dans l'ampoule. Une heure d'éclairage avec une lampe fluo-compacte de 20 W = 0,23 centimes d'Euros. Une heure d'éclairage avec un tube fluorescent de 60 cm de 18 W = 0,29 centimes d'Euros Les ampoules à LED : les diodes électroluminescentes (DEL, ou LED) sont un dispositif électronique. Constituées de plusieurs LED rassemblées, ces lampes offrent un rendement bien supérieur à celle d’une ampoule à incandescence, et une consommation de l’ordre de 1 Watt par ampoule ! Et elles ont de plus une durée de vie quasi-illimitée (en moyenne 100 000 heures, soit plus de onze ans de fonctionnement).inconvénients : elles éclairent finalement assez peu et de manière très directive, ce qui les rend plus adaptées à des veilleuses, lumières d’ambiance ou spots qu’à l’éclairage d’une pièce... le chauffe-eau électrosolaire Le capteur solaire, placé soit en toiture, soit sur un support à même le sol, reçoit l'énergie du soleil. Un circuit hydraulique, composé d'une pompe de circulation et d'un régulateur, transfère la chaleur du capteur solaire vers un ballon à accumulation via un échangeur. Ce ballon emmagasine l'eau chaude et la restitue. La consommation d'un chauffe-eau électrosolaire dépend des caractéristiques de votre installation et de votre lieu d'habitation : les jours de faible ensoleillement, une résistance électrique, placée dans un ballon, prend le relais. Une économie écologique facile à mettre en oeuvre Si vous bénéficiez d'une option tarifaire avec des heures "creuses", cette résistance se mettra en marche automatiquement pendant celles-ci. Il faut pour cela que votre chauffe-eau ait été relié à un dispositif assurant les 3 modes de fonctionnement possibles : automatique en heures creuses, marche forcée et arrêt. Si cela est nécessaire, vous pouvez mettre en marche manuellement le système en dehors de ces heures. peintures naturelles : Un produit écologique Durant la vie du produit, la toxicité sera minimale pour l'homme et la nature, notamment concernant les émanations à la pose et pendant les années qui suivent. A la fin de vie du produit, son recyclage tiendra compte du respect de l'environnement et ne produira pas d'effets nocifs comme ceux du polystyrène (toxique à la fabrication, neutre dans son cycle de vie mais son recyclage reste un problème). Lors de l'application, certaines personnes peuvent faire une allergie aux terpènes d'agrumes contenues dans les peintures naturelles à solvant. Nous leur suggérons de n'utiliser que des produits à l'eau. Qualités techniques des peintures naturelles : Leur pouvoir de pénétration ( grâce à l'huile de lin notamment ) dans le support est plus important. Elles sont perméables à la vapeur d'eau, donc " respirent ". Elles ne sont pas électrostatiques. Elles ont une durée de vie et de vieillissement excellents. Coûts : les peintures naturelles sont des peintures de haute qualité et leur prix est comparable à leurs homologues synthétiques. En outre elles ont un rendement plus élevé.