La pollution acoustique

Le bruit est considéré aujourd'hui comme la pollution n°1. Plus de 80% des bruits urbains sont dus aux infrastructures de transports. Le bruit des transports, en agglomération urbaine ou au voisinage des axes de liaison, est presque omniprésent (espace) et continuel (temps).

une voiture passe la nuit

Enjeux et effets du bruit

Le bruit est considéré aujourd'hui comme la pollution n°.

1 français sur 2 se dit concerné (bruits extérieurs et voisinage).

Environ 11% des français (soit plus de 6 millions de personnes) sont exposés à des niveaux sonores diurnes compris entre 65 et 70 dB(A).

En centre-ville, la population est soumise à des niveaux sonores compris entre 65 et 78 dB(A) avec une moyenne vers 72 - 75 dB(A) aux abords des grands axes.

500 000 personnes sont exposées aux nuisances des avions (dont 300 000 en région parisienne).

Le bruit, comme tout agent stressant, est à l'origine 'd'effets secondaires' : ..

  • Santé : Affection des systèmes nerveux, respiratoire, sanguin, digestif - Perturbation du sommeil, fatigue, dépression - Divers effets d'ordre psychosomatique.
  • Vie sociale : Défaut de communication, isolement - Agressivité - Echec scolaire.
  • Au travail : Absentéisme - Accident du travail - Surdité.
  • Aspects humains - notion de gêne

    L'appréciation subjective de la gêne liée aux bruits extérieurs dépend de très nombreux paramètres (physiques, urbanistiques, socioculturels...).

  • Les bruits d'origine privée sont moins bien acceptés (à énergie égale) que les bruits 'publics'.
  • Les groupes de population les plus sensibles sont : les personnes âgées, les jeunes enfants, les malades.
  • Une voie routière sera mieux acceptée si au moins la moitié des fenêtres du logement ne donnent pas sur la voie.
  • Une route qui coupe l'accès aux quartiers voisins où sont les amis et les commerçants est considérée comme plus bruyante.
  • Un aménagement agréable (végétation) donne généralement un sentiment d'amélioration des nuisances acoustiques.
  • Les véhicules les plus gênants sont les poids lourds et les cyclomoteurs.
  • Pour les habitants d'immeubles collectifs, les propriétaires sont plus critiques que les locataires.
  • Les pays du Nord de l'Europe (Scandinavie,...) sont plus 'sensibles' que les pays du Sud (Espagne, Grèce, …).
  • Coût du bruit

    Le coût des mesures de protection contre le bruit - que ce soit par modification (des tracés en plan ou des profils en travers) ou par réalisation d'ouvrages spécifiques (écrans acoustiques, …) - est :

    • de 2 à 10% du coût de réalisation des voies en site urbain,
    • de 2 à 5% du coût de la réalisation d'une 2*2 voies en périphérie d'agglomération,
    • de 10 à 40% du coût de la réalisation d'une autoroute en très grande agglomération (ex : Paris).

    A ces coûts s'ajoute la dépréciation immobilière des logements (environ 3 milliards de francs par an).

    Protection acoustique

    Chaussée poreuse (enrobés drainant)

    L'atténuation apportée par l'effet de porosité de la chaussée (absorption acoustique et surtout réduction du bruit de roulement) peut être de l'ordre de 3 à 5 dB(A).

    Ecrans acoustiques, buttes de terre,...

    L'atténuation du bruit est apportée par le 'masquage' de la source mais est limitée par l'effet de diffraction.

    Un écran peut apporter une atténuation de 5 à 10 dB(A) dans sa 'zone d'ombre'. Son efficacité est liée à sa constitution (masse, étanchéité), sa hauteur et sa longueur.

    Protection en façade

    Les règles de conception architecturale dépendent de la contrainte - bruits :

    • Limiter le nombre de façades exposées ; le principe des cours intérieures avec appartement traversant donnant sur la 'voie publique' est un de ceux qui permettent le mieux de dégager des espaces calmes à l'égard du bruit de la circulation.
    • Choix des formes et des fonctions de la façade ; elles peuvent être complètement pleines en statuant sur l'effet écran acoustique ou elles peuvent prendre la forme d'un immeuble en escalier avec coursive (le son bute contre l'allège inclinée de la coursive et est renvoyé vers l'extérieur).
    • Choix de la nature des façades : renforcement de l'isolation acoustique des façades.
    • Orientation et distribution des locaux à l'intérieur ; placer les pièces à vivre et les chambres du côté non exposé, laisser les pièces fonctionnelles du côté exposé.
    • Nature et type de fenêtre, une bonne fenêtre fermée peut arrêter jusqu'à 35 dB(A).
    • une pièce meublée absorbe plus de bruit.

    La protection en façade reste une solution de recours, à savoir que le traitement à la source du bruit est bien plus confortable.

    Conclusion

    Pour assurer une gestion de l'environnement sonore urbain compatible avec les exigences actuelles (qualité de vie, nécessités industrielles et de transports,...), il faut anticiper et concevoir en s'appuyant sur des règles de 'bon sens'. Quelques astuces architecturales et urbanistiques peuvent régler d'important problèmes lorsqu'elles sont imaginées suffisamment tôt dans l'élaboration d'un projet.