Ergonomie et performance
Trop nombreux sont les responsables d'entreprises qui découvre que l'ergonomie peut aussi leur permettre d'améliorer les résultats ... cette page a pour ambition de démontrer que l'ergonomie est un facteur de réussite.
LE MODELE GESTIONNAIRE DE LA PERFORMANCE (boucle courte)
Les gestionnaires, à l’instar de Philippe Lorino, qualifient la performance comme « tout ce qui dans l’entreprise contribue à atteindre les objectifs stratégiques ».
En ce sens, il serait raisonnable d’admettre que la performance en entreprise existe pour atteindre essentiellement des objectifs financiers. Cette attitude de l’entrepreneur est légitime mais les notions de performances se retrouve aussi dans d’autres considérations comme la qualité, l’écologie, le social, ….
? En ce sens être performant serait atteindre des objectifs stratégiques et multiples.
Gibert (1980) positionne la performance au centre du triangle : le triangle de la performance.
Le segment entre objectifs et résultats définit l’efficacité :
L’entreprise est-elle suffisamment efficace pour atteindre ses objectifs ?
Le segment entre résultants et moyens définit l’efficience:
L’entreprise arrive-t-elle à atteindre ses objectifs avec moins de coût ?
Le segment entre moyens et objectifs désigne la pertinence :
L’entreprise se munit-elle des bons moyens pour atteindre ses objectifs ?
Ce triangle de performance est utilisé par les entreprises organisations et fait régulièrement ses preuves dans les entreprises performantes.
Cependant, aujourd’hui, cet outil risque de créer des perturbations sur l’opérateur. En effet ce système en boucle courte ne situe pas suffisamment la personne dans une place à taille et temps humains.
Cette distorsion des dimensions humaines peut développer des effets néfastes comme les TMS, maladies sociaux-professionnelles, dépression, … Tous ces maux où la personne ne se retrouve pas dans le système.
L’ERGONOMIE EST UN BESOIN (boucle longue)
Améliorer l’efficacité du travail humain + Diminuer la peine au travail et prévenir les risques sur la santé
L’ergonomie a la volonté de placer l’humain au cœur de l’activité de travail.
La spécificité de l’ergonomie réside dans sa tension entre 2 existences :
- d’une part les particularités de l’opérateur : ses caractéristiques individuels, ses expérience et savoirs son état au moment de l’action (fatigues, rythmes biologiques, vie hors-travail, ..)
- d’autre part les particularités du travail et de l’entreprise : les objectifs de l’entreprise, les outils mis à disposition, les délais et rythme de travail, les organisations existnates et l'environnements de travail.
L’activité de travail représente les processus par lesquels les opérateurs construisent et réalisent concrètement leur travail.
« L’activité résulte d‘une construction personnelle à l’opérateur. Elle est le produit d’une interaction intelligente d’un opérateur avec les exigences de sa tâche, les contraintes de l’environnement.. ; » elle est un nécessaire compromis
L’activité produit des effets sur la santé et sur la l’efficacité :
- Les effets de l’activité sur l’opérateur concernent : la santé (avec des notions d’usure à long terme – TMS, MP, …), le confort, la sécurité, la facilité d’usage, la satisfaction de l’opérateur (avec ses jugements en matière d’utilité et qualité de son travail), le plaisir, l’apprentissage, la dynamique sociale …
- Les effets en termes de tâche portent sur la performance : efficacité, productivité, fiabilité, qualité, durabilité, etc
L’action ergonomique vise à éliminer ou limiter les effets indésirables affectant l’opérateur ou la tâche. Pour ce faire, l’ergonome peut chercher à transformer les conditions internes de l’agent, par exemple en le formant mieux ou les conditions externes de la tâches par exemple en modifiant les contraintes de la tâches en le rendant plus flexible , en augmentant les ressources de l’environnement, etc…
Si l’activité conduit à une fatigue excessive, ou à une posture pénible, l’opérateur adapte son activité de façon à réduire l’astreinte (degré de mobilisation (physique, cognitive et psychique) de l’opérateur.
Si l’activité est stimulante en restant réalisable, il y a inversement des effets positifs (développement des compétences, intérêt du travail, satisfaction, sentiment d’utilité, qui peuvent transformer l’activité (adoption de nouveaux modes opératoires, adoption de nouvelles façons de faire, etc…)
ERGONOMIE et PERFORMANCE
On est mieux quand on est meilleur. En d'autre terme, la santé est une condition de la performance, et la performance est une condition de la santé. ? L’ergonome considère que la performance est aussi un objectif individuel. Chacun aspire à réussir, à être efficace, pertinent, à produire un travail de qualité. La performance est ainsi une source de satisfaction (la satisfaction d’avoir ‘bien travaillé’, d’être reconnu par ses collègues et par sa hiérarchie).
Plaçons ces deux schémas l’un à côté de l’autre :
Nous constatons ainsi que la performance de l’organisation apporte des résultats et la performance individuelle en apporte d’autres. Il serait raisonnable d’établir la mutualisation de ces résultats mais ce n’est pas toujours possible. Il arrive que l’opérateur pour atteindre ses objectifs tende à s’enfermer dans son travail en s’écartant de l’objectif collectif de l’organisation. Cette attitude peut entrainer des effets de repli sur la personne qui peuvent à terme cultiver les terrains propice à l’apparition de stress et de TMS.
L’ergonome agit à transformer ces situations de travail pour construire des collectifs de travail.
ERGONOMIE, PERFORMANCE et SANTE
L’ergonome s’intéresse à la santé dans sa vision dynamique – cette vision attache de l’importance aux notions d’épanouissement et de construction de la personne.
La bonne santé se définie comme une mesure dans laquelle un individu peut réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins, évoluer avec le milieu et s’adapter à celui-ci – la santé est en ce sens le résultat d’une activité de travail.