La prise en compte de la douleur au travail a offert une ouverture en matière d'aménagement des conditions de travail.
Des experts, syndicalistes et représentants du patronat se sont prêtés au jeu d'imaginer le travail de demain dans 40 ans en 2053 (par L'Entreprise avec AFP, publié le 26/11/2013).
La fin du bureau :
Selon Hervé Lanouzière, directeur général de l'Anact, en 2053, les lieux de production ont été "atomisés" et "quand des personnes se trouvent réunies dans un même lieu, il est rare que ce soit pour leur travail".
Pour Philippe Durance, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) "la disparition du lieu de travail (...) touche quasiment toutes les catégories professionnelles".
Le travail se fait à domicile, dans des espaces de coworking, dans les transports, dans les lieux de restauration et en dernier ressort au bureau.
Des parcours atomisés
Premier constat fait par Hervé Lanouzière, directeur général de l'Anact: l'augmentation de l'espérance de vie fait qu'en 2053, "nous travaillons plus longtemps mais sur des périodes plus courtes" et que les « aspirations privées » ont redessiné les contours du travail.
La notion de retraite qui "recouvrait une idée de retrait de la vie sociale" a disparu et qu'"au-delà de 60 ans car le rythme biologique l'exige, les personnes sont libres de leur participation".
La fin des chefs :
Le représentant du Medef dans le Nord-Pas de Calais Christian Leroy explique que la parole des salariés "est systématiquement prise en compte" sur le contenu du travail, les représentants du personnel ayant "été intégrés dans les structures de
gouvernance des entreprises".
Encore plus fort, "les chefs n'existent plus et les niveaux hiérarchiques sont au maximum de deux".
Et "puisque l'entreprise n'a plus de lieu", les employeurs doivent redoubler de moyens pour fidéliser leurs salariés, qui choisissent leur travail en fonction des services (loisirs, services de santé...), note Amandine Brugière de la Fondation internet nouvelle génération.
L'ère des robots :
Une part "non négligeable" de la production est "prise en charge par des robots, des ordinateurs ou même des avatars" ce qui a "supprimé le concept de pénibilité", envisage Hervé Lanouzière.
Le développement de l'impression 3D fait notamment que "les usines sans personnel sont aujourd'hui la norme".