Psychodynamique de la reconnaissance
Dans bon nombre d'entreprises, les personnes manquent de reconnaissance - pourtant l'impact symbolique de cette reconnaissance est plus fort que le financier en matière de santé mentale. Pour la psychodynamique du travail, la reconnaissance du travail passe par la formulation de deux formes de jugement qui témoignent de la valeur accordée par autrui à la contribution du sujet à l’organisation du travai
Le jugement d'utilité et le jugement de beauté
Le jugement d’utilité technique, sociale ou économique est formulé par la hiérarchie, les subordonnés ou parfois même les clients.
Le jugement de beauté porte quant à lui sur la qualité du travail (« beau boulot », « belle présentation ») qui témoigne à la fois de la conformité du travail avec les règles de l’art comme de son originalité par rapport aux réalisations canoniques du corps de métier. C’est en particulier par le truchement de jugements portant sur la qualité du travail que l’invention de nouvelles manières de faire, échappant aux procédures standardisées ou classiques, peuvent être ainsi intégrées dans le registre des « techniques » admises, voire institutionnalisées.
La validation du travail par la reconnaissance accordée par les autres contribue de façon majeure à la construction du sens du travail. Sans la reconnaissance, la souffrance générée par la rencontre avec le travail reste en effet dépourvue de signification. La reconnaissance permet de donner à la souffrance une signification sociale. Elle peut même permettre la transformation de la souffrance en plaisir quand l’ingéniosité déployée pour dépasser les difficultés qui se présentent n’est pas mise en impasse par l’organisation du travail et est reconnue par les autres comme une contribution à part entière.