Définition des TMS
La douleur est l’expression la plus manifeste de ces troubles. Les TMS recouvrent aussi bien la fatigue posturale que des affections bien caractérisées. La première est réversible pour autant que l’exposition aux facteurs de risque cesse ; les secondes nécessitent obligatoirement une thérapeutique.
Signaux d’alerte pour identifier le risque de TMS dans l'entreprise
Bon nombre de signaux permettent d'identifier le risque de TMS :
- La progression du nombre de maladies professionnelles (MP),
- Les restrictions d’aptitudes (ou contre-indications) données par votre médecin du travail sur les fiches d’aptitude,
- L’évolution de l’absentéisme,
- L’analyse des accidents du travail (AT) : il est fréquent que des problèmes de dos ou d’épaule soient déclarés sous forme d’accident du travail (douleur arrivée subitement suite à un geste brusque)
- Les douleurs exprimées par certains salariés.
- Les problèmes de pannes récurrentes, de postes mal conçus ou de manque de place remontés par les salariés ou l’encadrement de proximité,
- Les signes de démotivation au travail, une ambiance de travail dégradée, des situations de stress ou de tension fréquentes…
(ces signes sont liés aux TMS, soit comme cause, soit comme conséquence.) - Des difficultés à recruter ou à fidéliser le personnel ou des intérimaires (elles sont peut-être dues à une trop grande pénibilité des situations de travail.)
- L’évolution de votre personnel, notamment en terme de vieillissement.
Facteurs récurrents dans l’apparition des TMS
Le terme TMS regroupe un grand nombre de pathologies, les plus courantes sont le syndrome du canal carpien, la tendinite de l'épaule, l’épicondylite du coude, les lombalgies, dorsalgies et rachialgies au niveau du dos.
Ces pathologies invalidantes pour la vie personnelle, le sont aussi pour l’exercice de l’activité professionnelle. Les TMS sont reconnus officiellement comme maladie professionnelle par les principaux tableaux n°57 du régime général.
Caractère répétitifs de la tâche (Facteurs biomécaniques et physiologiques) :
Les connaissances sur les mécanismes des risques TMS paraissent établies et les principaux facteurs de risques - notamment le caractère répétitif, les efforts et les postures - ont été répertoriés. L’analyse des facteurs biomécaniques reste donc la base de la prévention en permettant de réduire les contraintes physiques du geste. Il est admis que le froid, les vibrations, le stress accentuent les risques de TMS.
Dépendance organisationnelle : le salarié est contraint par une cadence externe (Facteurs organisationnels)
L'apparition de TMS peut aussi être rapprochée des formes d’organisation du travail dans lesquelles les marges de manœuvre laissées aux salariés étaient très faibles. On parle ainsi de «dépendance organisationnelle» lorsque le salarié est contraint par le rythme de travail d’une ligne de production et qu’il n’est pas libre de déterminer, par exemple, le moment de sa pause ou des interruptions courtes de travail ; ou même qu’il ne peut pas réguler son activité de travail.
Ressentie au travail : impliquer positivement le salarié à la tache (Facteurs psychosociaux)
S’agissant des liens avec des facteurs psychosociaux de l’environnement de travail, les
études montrent l’importance d’analyser certains critères et leur perception par les salariés : la monotonie des tâches à accomplir, la possibilité de faire reconnaître sa contribution à la production, la qualité des relations au sein des collectifs de travail et avec la hiérarchie, les possibilités de promotion, les marges d’autonomie et de responsabilités, la possibilité de réaliser un travail de qualité, les difficultés à gérer simultanément les exigences de vitesse et de qualité, l’inquiétude sur l’avenir.
Des hypothèses de liens, par des voies endocriniennes, entre le stress et les TMS sont de plus en plus évoquées. Les situations de travail perçues négativement seraient susceptibles de générer des désordres à la fois physiques et psychologiques.
Implication social de la personne dans le groupe (Facteurs liés à la population de l’entreprise)
Les TMS révéleraient un conflit entre l’individu et l’organisation du travail qui ne reconnaît plus les capacités personnelles des personnes au travail. De nombreuses situations de TMS pourraient ainsi trouver leur explication dans un nouvel équilibre entre les facteurs biomécaniques et les facteurs psychosociaux.
Ces travaux invitent à un regard plus large sur le geste qui ne se réduit pas à une série de mouvements mais s’inscrit dans les dimensions psychosociales et psychiques de l’activité des personnes au travail.
Le coût de ces TMS
Le coût des TMS dépasse la simple indemnisation des personnes atteintes de maladie professionnelle, l’apparition de TMS dans une entreprise va entraîner un certain nombre de dysfonctionnements, de coûts directs et indirects que l’entreprise va devoir supporter :
- les coûts d’indemnisation, de remplacement, les cotisations AT-MP de l’entreprise, le temps de gestion de dossier, et les frais liés aux aménagements des postes de travail…
- l’absentéisme, des pertes de productivité, de qualité, des délais supplémentaires dégradant l’image de marque de l’entreprise, de potentielles pertes de marché…
Tous ces coûts indirects sont estimés 10 à 30 fois supérieurs aux coûts directs.
Obligation légale (art. L230-2 du Code du Travail)
« Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs de l'établissement, y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. Il veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes. »